La Cour suprême renvoie des affaires sur la modération des médias sociaux en raison de questions relatives au premier amendement de la Constitution

Deux lois fédérales susceptibles de modifier la manière dont les entreprises de médias sociaux gèrent la modération du contenu restent en suspens après une décision de la Cour suprême qui a renvoyé les contestations devant les tribunaux inférieurs et annulé les jugements antérieurs. Dans une décision 9-0 dans les affaires Moody v. NetChoice et NetChoice v. Paxton, la Cour suprême a estimé que les jugements antérieurs des tribunaux inférieurs n'avaient pas correctement évalué l'impact des lois sur le Premier amendement.

Les affaires concernaient deux lois des États du Texas et de Floride qui tentaient de restreindre la capacité des entreprises de médias sociaux à modérer le contenu. La loi texane, adoptée en 2021, permettait aux utilisateurs de poursuivre en justice de grandes entreprises de médias sociaux pour avoir prétendument "censuré" leurs opinions politiques. La Cour suprême a suspendu cette loi en 2022 après qu'elle ait été contestée. La mesure, également adoptée en Floride en 2021, visait à imposer des amendes aux entreprises de médias sociaux si elles bloquaient des politiciens. Cette loi a également été suspendue suite à des recours en annulation.

Les deux lois ont été contestées par NetChoice, un groupe industriel représentant Meta, Google, X et d'autres grandes entreprises technologiques. NetChoice a fait valoir que les lois étaient anticonstitutionnelles et qu'elles empêchaient essentiellement les grandes plateformes de procéder à toute forme de modération de contenu. L'administration Biden s'est également prononcée contre les deux lois. Dans un communiqué, NetChoice a qualifié la décision de "victoire pour les droits du premier amendement sur Internet".

Dans une décision rédigée par la juge Elena Kagan, la cour a noté que dans les deux cas, les jugements des instances inférieures se sont concentrés sur la question de savoir si une loi d'État pouvait réglementer les pratiques de modération dans le fil d'actualité de Facebook (ou des pratiques similaires). Mais, écrit-elle, "elles ne se sont pas penchées sur l'ensemble des activités couvertes par les lois et n'ont pas mis en balance les applications conformes à la Constitution et celles qui ne le sont pas".

En substance, la Cour, par ailleurs divisée, a convenu que l'impact des lois sur le Premier amendement pourrait avoir des conséquences importantes sur les parties de ces sites qui ne sont pas concernées par le tri algorithmique ou la modération du contenu (comme les messages directs), ainsi que sur le discours en général. Selon Kagan, une analyse de ces effets externes n'a tout simplement pas eu lieu dans les procédures des instances précédentes. La décision de renvoi signifie que cette analyse doit être effectuée et que l'affaire pourra à nouveau être jugée par le SCOTUS à l'avenir.

"En résumé, il y a encore beaucoup de travail à faire dans ces deux cas... Mais ce travail doit se faire en accord avec le Premier amendement, qui ne prend pas de vacances lorsqu'il s'agit des médias sociaux", a écrit Kagan.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *