Selon l'organisation de défense des droits du travail UNI Global Union, des travailleurs d'Amazon ont entamé une grève dans le monde entier à l'occasion du Black Friday. Les protestations sous le slogan "Make Amazon Pay" doivent durer jusqu'au 2 décembre. Des grèves sont organisées des Etats-Unis à l'Australie et au Népal.
Des manifestations sont également organisées dans plus de 20 pays pour dénoncer "les violations du droit du travail, la destruction de l'environnement et les menaces pour la démocratie". Les manifestants exigent de l'entreprise, qui pèse environ 2,2 billions de dollars, des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et l'autorisation des syndicats. Amazon ne s'intéresse pas particulièrement aux syndicats.
Cela concerne des milliers d'employés en Allemagne dans plusieurs villes et des centaines à New Delhi. Les travailleurs de la capitale indienne ont protesté après que l'entreprise ait été accusée d'avoir maltraité des travailleurs lors d'une vague de chaleur massive au début de l'année, lesquels se seraient évanouis suite à un coup de chaleur. Amazon a toutefois publié ultérieurement une déclaration affirmant qu'elle respectait les lois indiennes et qu'il n'y avait "rien de plus important que la sécurité et le bien-être des travailleurs".
Dans plusieurs villes de France, l'Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action des citoyens organisera des manifestations, et au Bangladesh, des ouvriers du textile manifesteront. Selon ABC News, les grèves et les protestations qui en découlent pourraient retarder quelque peu la livraison des cadeaux de Noël. C'est évidemment le but d'une grève.
C'est la cinquième année consécutive que se déroule le mouvement "Make Amazon Pay", qui commence toujours le Black Friday. L'objectif du mouvement est de "demander des comptes à Amazon dans le monde entier" en ciblant le week-end d'achat de Noël le plus chargé. En 2023, Amazon représentait près de 20 % des transactions du Black Friday dans le monde, avec des ventes de Noël d'une valeur de plus de 170 milliards de dollars américains.
"La quête incessante de profits d'Amazon se fait au détriment des travailleurs, de l'environnement et de la démocratie", a déclaré Christy Hoffman, secrétaire générale d'UNI Global Union. "Ensemble, nous exigeons qu'Amazon traite ses travailleurs de manière équitable, respecte les droits fondamentaux et cesse de saper les systèmes qui sont censés nous protéger tous".
Amazon voit les choses différemment et a déclaré dans un communiqué que les organisateurs étaient "délibérément trompeurs" et qu'ils "continuaient à promouvoir une fausse représentation". L'entreprise s'est également vantée d'avoir "créé plus de 1,5 million d'emplois dans le monde" et d'offrir "un lieu de travail moderne, sûr et attractif".
Moderne et sûr ? En 2022, Amazon était responsable de plus de la moitié des accidents graves survenus dans des entrepôts aux États-Unis. Je le répète : Amazon était responsable de plus de la moitié de ces incidents, toutes les autres entreprises réunies étant responsables des 47 % restants. Ce rapport a été publié plus d'un an après que l'entreprise a promis de dépenser 300 millions de dollars pour améliorer la sécurité sur le lieu de travail.
Récemment, Amazon a toutefois annoncé un investissement important de 2,2 milliards de dollars pour augmenter les salaires de ses employés chargés de l'exécution des commandes et du transport aux États-Unis. C'est une bonne nouvelle, mais cela ne représente qu'environ un quart de ce que l'entreprise a dépensé en investissements importants dans la société d'intelligence artificielle Anthropic.
"Make Amazon Pay" a été lancé à l'origine en 2020 par UNI Global Union et Progressive International, déjà mentionnés. Les organisations indiquent que le mouvement n'a cessé de croître chaque année et que les manifestations de cette année ont été soutenues par plus de 30 syndicats, organisations environnementales et groupes de la société civile.
