TikTok a annoncé dans son "Integrity Hub" américain pour les élections qu'il avait supprimé des comptes liés à Rossija Segodnja et TV-Novosti, les propriétaires et opérateurs des médias d'État russes Sputnik et RT.
L'entreprise a indiqué avoir supprimé les comptes de la plate-forme de médias sociaux parce qu'ils étaient "impliqués dans des opérations d'influence cachées", en violation de sa politique en matière de spam et de comportement frauduleux. TikTok a précisé que, conformément à sa politique relative aux médias contrôlés par l'État, le contenu des comptes n'apparaissait pas dans le flux "Pour vous" et était identifié comme tel. Les vidéos étaient déjà restreintes dans l'UE et au Royaume-Uni, mais désormais les comptes ont été définitivement bloqués et ne sont plus visibles pour personne dans le monde.
Comme le rapporte CNBC, Sputnik a publié une déclaration sur X dans laquelle il est dit que "les utilisateurs de TikTok et [ses] 86.000 abonnés ne pourront plus connaître la vérité sur les questions géopolitiques les plus urgentes et rire des gaffes des politiciens occidentaux dans les vidéos de Sputnik International".
TikTok n'a pas donné d'exemples concrets de la manière dont les chaînes tentent de diffuser des informations erronées et de manipuler les élections présidentielles de cette année aux États-Unis. Toutefois, le bureau du directeur des services de renseignement nationaux et le FBI ont récemment déclaré aux journalistes que la Russie était jusqu'à présent le pays qui avait généré le plus de contenu IA en rapport avec les élections. Selon les rapports, la Russie a créé et diffusé en ligne des textes, des images, des sons et des vidéos générés par IA, principalement pour "dénigrer" le vice-président et le parti démocrate et pour semer la discorde en se concentrant sur des questions telles que l'immigration.
Au début du mois, l'administration américaine a formellement imposé des sanctions à Rossiya Segodnia et TV Novosti, accusant RT de "dépasser le rôle d'une simple entreprise de médias". Elle a expliqué que le gouvernement russe avait intégré à RT une équipe de cyber-opérations liée aux services secrets russes, qui se concentrerait sur "l'influence et les opérations de renseignement dans le monde entier". Cette équipe paierait même des personnalités des médias sociaux pour diffuser des "contenus sans marque" afin d'influencer les élections gouvernementales étrangères, selon les autorités.
Peu après l'annonce des sanctions par le gouvernement américain, Meta a bloqué les médias d'État russes sur ses produits, y compris Facebook et Instagram, "en raison d'une ingérence étrangère". Il était dit que des preuves avaient été trouvées par le passé que ces chaînes tentaient de dissimuler des activités d'ingérence étrangère et que l'on s'attendait à ce qu'elles poursuivent leurs pratiques frauduleuses.
Si vous vous demandez quel type de fausses vidéos la Russie a publié, Microsoft a détaillé certaines d'entre elles dans un rapport d'analyse des menaces récemment publié. Dans une vidéo, "Kamala Harris" s'en prenait aux participants du rassemblement de Trump, tandis que dans une autre vidéo, un acteur accusait le vice-président d'avoir été impliqué dans un délit de fuite en 2011, qui a laissé une fillette de 13 ans paralysée. Une autre fausse vidéo montrait un panneau d'affichage à New York City affirmant que Harris voulait changer le sexe des enfants. L'entreprise a averti qu'à l'approche des élections américaines, d'autres vidéos produites en Russie, mises en scène et générées par l'intelligence artificielle, pourraient circuler sur Internet.
