Mercredi, Adobe a présenté les outils d'IA pour la production vidéo Firefly, qui seront disponibles en version bêta plus tard dans l'année. Comme pour beaucoup de choses liées à l'IA, les exemples sont à la fois fascinants et effrayants, car l'entreprise intègre progressivement des outils qui automatisent une grande partie du travail créatif pour lequel sa base d'utilisateurs estimée paie aujourd'hui. S'inspirant de la philosophie de vente de l'IA dans d'autres secteurs, Adobe qualifie le tout de technologie complémentaire qui "rend la postproduction moins ennuyeuse".
Adobe décrit ses nouveaux outils d'IA pris en charge par Firefly pour la conversion de texte en vidéo, pour Generative Extend (qui sera disponible dans Premiere Pro) et pour la conversion d'image en vidéo comme une aide pour les monteurs dans des tâches telles que "naviguer dans les trous dans le métrage, supprimer les objets indésirables d'une scène, lisser les transitions jump-cut et trouver le B-roll parfait". L'entreprise affirme que ces outils permettent aux monteurs vidéo "de consacrer plus de temps à de nouvelles idées créatives, la partie du travail qu'ils aiment". (Si l'on prend Adobe pour argent comptant, il faut s'attendre à ce que les employeurs n'augmentent pas simplement leurs exigences envers les monteurs une fois que le secteur aura complètement adopté ces outils d'IA. Ou payer moins. Ou embaucher moins de personnes. Mais je m'égare).
Firefly Text-to-Video permet - vous l'avez deviné - de créer des vidéos générées par l'IA à partir de textes. Mais il contient aussi des outils pour contrôler l'angle de la caméra, le mouvement et le zoom. Il peut enregistrer une vidéo avec des trous dans la chronologie et remplir ces trous. Il peut même utiliser une image de référence immobile et la convertir en une vidéo d'IA convaincante. Selon Adobe, les modèles vidéo conviennent parfaitement aux "vidéos de la nature" et aident à créer des inserts ou des B-rolls sans gros budget.
Bien qu'il s'agisse d'exemples créés par une entreprise pour promouvoir ses produits, leur qualité est indiscutable. Des instructions textuelles détaillées pour filmer un volcan en feu, un chien se reposant dans un champ de fleurs sauvages ou (preuve que la technologie peut aussi maîtriser le fantastique) des monstres de laine miniatures faisant une fête dansante, produisent exactement cela. Si ces résultats sont représentatifs des performances typiques des outils (ce qui est difficile à garantir), les productions télévisuelles, cinématographiques et publicitaires disposeront bientôt de quelques raccourcis performants - pour le meilleur et pour le pire.
L'exemple d'Adobe pour la conversion d'images en vidéos commence par une image téléchargée d'une galaxie. Une commande de texte la transforme en une vidéo qui fait un zoom arrière sur le système stellaire et montre l'intérieur d'un œil humain. La démonstration d'entreprise de Generative Extend montre un couple traversant un ruisseau ; un segment généré par l'IA remplit un vide dans le film. (C'était tellement convaincant que je n'ai pas pu déterminer quelle partie de l'output était générée par l'IA).
Reuters rapporte que l'outil ne générera que des clips de cinq secondes, du moins dans un premier temps. Adobe affirme que son modèle vidéo Firefly est commercialement sûr et qu'il n'est entraîné qu'avec des contenus que l'entreprise a l'autorisation d'utiliser. "Nous l'entraînons uniquement avec la base de données Adobe Stock, qui contient 400 millions d'images, d'illustrations et de vidéos qui ne contiennent pas de propriété intellectuelle, de marques ou de personnages identifiables", a déclaré Alexandru Costin, VP Generative AI chez Adobe, à Reuters. L'entreprise a également souligné qu'elle ne formait jamais le travail de ses utilisateurs. Quant à savoir si elle met ses utilisateurs au chômage, c'est une toute autre question.
Selon Adobe, les nouveaux modèles vidéo seront disponibles en version bêta dans le courant de l'année. On peut s'inscrire sur une liste d'attente pour les essayer.
